Fatigué de tout ce qui vient avec les mots, des mots
mais pas un langage,
j’ai été sur l’île couverte de neige.
Ce qui est sauvage n’a pas de mots.
Les pages non écrites s’étendent dans toutes les
directions !
J’ai croisé les traces d’un chevreuil sur la neige.
Un langage et pas de mots.
Tomas TRANSTRÖMER
Cité par David ABRAM, Comment la terre s’est tue, Paris, La Découverte, 2013, p.183, trad. Didier Demorcy et Elisabeth Stengers