« Ainsi, un thérapeute Iakota peut s’adresser à une pierre en l’appelant Tunkashila — « Grand-Père ». De même, chez les Omaha, on s’adressera à un rocher avec le respect et la révérence qui conviennent à un très vieil aîné :
impassible
depuis un temps sans
fin
tu reposes
là au milieu des sentiers
au milieu des vents
tu reposes
couvert de fientes d’oiseaux
l’herbe poussant à tes pieds,
ta tête ornée de duvet d’oiseaux
tu reposes
au milieu des vents
tu attends
toi, le Vieux. *
David ABRAM, Comment la terre s’est tue, Paris, La Découverte, 2013, p.99, trad. Didier Demorcy et Elisabeth Stengers
* Kenneth LINCOLN, « Native American Literatures« , Brian SWANN (dir.) Smoothing the Ground : Essays on Native American Oral Literature, Berkeley, University of California Press, 1983, p. 18.